2 bis, rue Vaucanson

2 bis, rue Vaucanson
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00235
technique1 photographie numérique : couleur
descriptionInscription(s) sur l'image : "Le 21 juin 1943, Jean Moulin / président du Conseil National de la Résistance, / a pris le Funiculaire 'la Ficelle' Croix-Paquet. / Descendu ici, il est monté ensuite dans le tram 33. / Ce fut son dernier trajet d'homme libre. / Il est arrêté avec ses compagnons dans la maison / du docteur Dugoujon à Caluire. / Souvenons nous de Jean Moulin / et de celles et ceux qui ont aidé / à libérer la France de l'horreur nazie" (plaque mémorielle).
historiqueGare de la Ficelle - A l'emplacement actuel du terrain de jeux se tenait la gare d'arrivée du funiculaire Croix-Paquet, inaugurée en 1891 et démolie en 1972. Le 21 juin 1943, Jean Moulin, Raymond Aubrac et le colonel Emile Schwarzfeld empruntent ensemble ce funiculaire, appelé à Lyon "La Ficelle". Ils traversent le boulevard de la Croix-Rousse pour prendre la ligne 33 du tramway afin de se rendre à Caluire. Jean Moulin ignorait qu'il faisait ses derniers pas d'homme libre. Il est arrêté peu après avec ses compagnons à la villa du docteur Dugoujon à Caluire.
historiqueDugoujon, Frédéric. - Né le 30 juin 1913, à Champagne-au-Mont-d'Or (Rhône). Orphelin de mère à sept ans, son père, négociant, le met au pensionnat des Maristes, à Saint-Chamond. Il achève ses études secondaires au lycée Ampère de Lyon, obtenant le baccalauréat. Atteint de tuberculose en 1936, il interrompt ses études de médecine pour un long séjour dans le sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet qu'il quitte, en 1938, pour présenter sa thèse. Docteur en médecine en juin 1938, il cherche à s'installer. Frédéric Dugoujon s'établit, le 9 janvier 1939, impasse des Verchères à Caluire, tout près de la maison du drame où il s'installe, place Castellane (actuelle place Gouailhardou), au début de 1941, à vingt-sept ans. Ami d'André Lassagne, il accepte de prêter une partie de sa maison pour un rendez-vous de la Résistance le 21 juin 1943 à 14h30. Dans l'ignorance de l'objet de la réunion, de l'identité de ses participants et de leur nombre, il donne comme d'habitude ses consultations. Il sera arrêté avec les participants puis conduit dans les locaux de l'Ecole de santé militaire pour interrogatoire par la Gestapo. Après internement à la prison Montluc, il est transféré à la prison de Fresnes (Val-de-Marne). Très affaibli par ses antécédents pulmonaires, il parvient à se faire examiner par le professeur Richer, éminent médecin résistant, très respecté à Fresnes, qui s'inquiète de son état de santé : des soins appropriés sont indispensables, dit-il, notamment réinsuffler de l'air dans la plèvre des poumons par un pneumothorax. De son côté, André Lassagne s'évertue, en toute occasion, à défendre son ami Dugoujon, en le dégageant de toute responsabilité dans l'organisation de la réunion de Caluire. Le juge allemand Roskothen, "un homme digne" dira André Lassagne, fait libérer le docteur le 17 janvier 1944, en même temps qu'Albert Lacaze. Après la guerre, il exercera une carrière politique étant maire de Caluire de 1965 à 1983, conseiller général et député de 1973 à 1981. Il occupera la maison de Caluire jusqu'en 1996. Elle sera ensuite acquise par le Conseil Général du Rhône afin d'être transformée en lieu de souvenir. Le docteur Frédéric Dugoujon décède le 5 août 2004 à Sathonay-Camp (Rhône).
note bibliographiqueLes plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU].

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